La pratique du dessin de Cédric Torne est liée au dessin d’architecture et ses outils qui façonnent le geste et exercent l’œil. Les relations entre volumes, échelles et surfaces y côtoient le vertige des vides, des zones blanches et des silences qu’éprouve le corps dans ses déplacements incessants, confronté à l’exigence d’une observation accrue, méthodique et obsessionnelle du réel. Les formes de bâtiments, de villes et de paysages se fixent alors sur la mémoire de la rétine comme les incisions des traits à l’encre noire qui transcrivent le monde en images tout en échappant aux schémas d’une représentation automatique. Car observer, comme remarque Paul Valéry, c’est, pour la grande part, imaginer ce que l’on s’attend à voir. Le dessin devient alors une opération complexe qui individualise la notion des savoirs et des connaissances comme celle de l’espace et du temps...
Anna Olszewska, commissaire d’exposition indépendante.
Thomas Vinau dans ici ça va Alma éditeurs.